Chers adhérents,
Ici se termine la dernière partie du résumé de la conférence de Monsieur Gérard Crespo sur l’histoire de l’ Armée d’Afrique de 1830 à 1962. Si comme lui vous souhaitez partager une conférence, un récit de votre vie, une anecdote… n’hésitez pas à nous contacter, et restant fidèle à notre devise “Non à la nostalgie, oui à l’héritage”, nous la partagerons sur notre site.
Mais laissons place au 3ème acte de cette conférence :
“A trois reprises, en 1870-1871, en 1914-1918 et en 1939-1945, l’Armée d’Afrique vient au secours de la France envahie et paye un lourd tribut :
En 1870-1871
Pour la première fois la métropole fait appel à l’Armée d’Afrique pour défendre son sol. Elle combattra dans l’armée Impériale où Zouaves, Tirailleurs, Chasseurs d’Afrique s’illustreront sur de nombreux champs de batailles, notamment à Frœschwiller, puis dans l’armée de la Loire et dans celle de l’Est, inscrivant les plus belles pages d’héroïsme dans les annales militaires et suscitant l’admiration des généraux Prussiens.
En 1914-1918
Les effectifs représentent 310 000 combattants engagés sur le front de l’Ouest, et 87 000 sur le front d’Orient (au début du conflit). Lors de la bataille de la Marne, le lieutenant Alphonse Juin qui commandait une section de Chasseurs est blessé à une centaine de mètres de Charles Péguy qui lui est tué. En 1916 le 2ème BILA se distingue à Verdun sur la côte 304, puis avec un régiment de marche de Zouaves et de Tirailleurs pour la reprise du Fort de Vaux. En 1917, Tirailleurs et Zouaves sont sur le Chemin des Dames. En 1918, les Zouaves participent à la contre-offensive de Mangin à Villers-Cotterêts dans l’Aisne. Cette armée se distingua également sur le front d’Orient, dans les Dardanelles, en Macédoine, en Serbie, en Bulgarie. Les pertes furent énormes. A la fin de la guerre les régiments d’Afrique sont parmi les plus décorés de l’armée.
Puis ce sera l’expédition du Levant 1919-1923, avec le général Gouraud. Expédition qui se poursuit en 1925-1927 pour mater la révolte druze.
La guerre du RIF 1924 1927 (pour la France qui vient en aide aux Espagnols en difficulté), et la pacification du Maroc notamment avec la Légion étrangère et les BILA.
En 1939-1945
A la déclaration de la guerre l’Armée d’Afrique compte 380 000 hommes, dont 73 000 stationnés en Métropole. La brièveté des combats – cinq semaines – ne permit pas au reste de l’Armée d’Afrique prête à venir en métropole, d’intervenir; seule la 1ère Division Marocaine, avec quelques éléments de la 2ème DIA, débarquée en janvier 1940, soit 93 000 soldat, sont intervenus (Zouaves, RTA, RTT et RTM, Spahis) avec brio, notamment à Gembloux (Belgique) où ils ont retardé l’avance Allemande pendant 48 heures; à la Horgne près de Sedan, la 3ème brigade de Spahis réussit à stopper les blindés de la 1ère Panzer division du général Guderian.
Défilé de l’Armée d’Afrique le 14 juillet 1939
Après la défaite de 1940, le général Weygand est nommé délégué général et commandant en chef en AFN. Il prépare clandestinement la revanche en exaltant le moral des troupes et en menant deux actions conjuguées : officiellement, il négocie avec la Commission italienne d’armistice en vue d’accroître les effectifs militaires (passant de 100 000 à 135 000) ; clandestinement, par le camouflage de matériels, de matériaux, de personnels spécialisés ou non (35 000 supplétifs et travailleurs), par la préparation secrète d’une mobilisation future, déjouant la surveillance des commissions de contrôle.
Il est relevé de ses fonctions en novembre 1941 à la demande des Allemands et remplacé par le général Juin qui poursuit son action. Le 9 octobre 1942, le général Giraud est nommé commandant en chef en Afrique du Nord; il prépare avec Juin la coopération avec les Américains et fin novembre l’intervention en Tunisie menacée par les Italiens et les Allemands de Rommel. L’armée d’Afrique renaît. Ce sont 80 000 hommes, qui participent à l’offensive générale de la Campagne de Tunisie. Le défilé de la victoire à Tunis est la grande revanche d’une armée française battue en 1940. Ses pertes sont lourdes : 20 000 tués, blessés et disparus.
1943 – Défilé de la victoire à Tunis
Sans le soutien américain et sans en référer au général de Gaulle, Giraud organise la libération de la Corse en septembre 1943. Puis c’est la Campagne d’Italie (novembre 1943 – juillet 1944) où l’Armée d’Afrique se couvre de gloire et permet aux Alliés d’entrer dans Rome et de remonter vers le nord de l’Italie. Le 17 juin elle s’empare de l’Ile d’Elbe. Avec ses victoires elle redonnera aux yeux des Alliés le prestige de l’armée française perdu en 1940.
Enfin c’est le débarquement de Provence le 15 août 1944 où l’Armée d’Afrique est intégrée à l’armée B (90% de ses soldats venant d’AFN) sous le commandement du général De Lattre de Tassigny. Elle libère Toulon, Marseille, remonte la vallée du Rhône, puis elle part vers l’est et libère Besançon; là, le 19 septembre 1944, les armées A et B deviennent la première armée française qui franchit le Rhin fin février 1945, et pénètre en Allemagne jusqu’à la victoire finale le 7 mai 1945.
Goumiers posant avec leurs armes en France