Histoire de l’Armée d’Afrique (acte 1/3)

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C’est avec gentillesse que Monsieur Gérard Crespo nous propose un résumé de sa conférence sur l’histoire de l’ Armée d’Afrique de 1830 à 1962. L’association Mémoire de Notre Temps est donc heureuse de publier en 3 parties cette conférence.

“Nous avons décidé dans ces quelques lignes de rappeler une histoire oubliée, celle de l’Armée d’Afrique qui écrivit les plus belles pages de gloire de l’histoire militaire de la France.
L’Armée d’Afrique est née quelques semaines après la prise d’Alger par le général de Bourmont le 5 juillet 1830. En effet lorsque Clauzel arrive à Alger le 2 septembre, pour relever Bourmont, il trouve seulement 20 000 hommes dont 12 000 en état de combattre (plus de 8000 malades). Si Clauzel, veut poursuivre la conquête, il doit trouver des soldats. Le relief du pays, la manière de combattre des indigènes imposent d’avoir recours aux autochtones.

Très rapidement se développent donc sur le sol d’Algérie des unités composées d’engagés français de métropole et de musulmans, de juifs, d’étrangers, encadrés par des officiers et sous-officiers métropolitains : une nouvelle armée naît. C’est d’abord le corps des zouaves qui est formé le 1er octobre 1830 par arrêté du général Clauzel approuvé par ordonnance royale du 21 mars 1831. Des Kabyles de la tribu des Zouaouas sont les premiers à servir dans ces unités avant qu’elles ne soient plus tard ouvertes aux Français par décret royal de 1841. Lamoricière est la figure légendaire des zouaves. C’est lui qui fait adopter l’uniforme traditionnel du corps.

Puis sont créés en 1832 les deux bataillons d’infanterie légère d’Afrique (BILA), qui sont plus connus sous le nom de « bat d’Af ».
Le besoin d’une cavalerie légère destinée à reconnaître et à poursuivre l’adversaire se fait sentir dès les débuts de la conquête de l’Algérie. Ce seront les Chasseurs d’Afrique. Trois régiments composés de troupes françaises sont créés dès 1832 par le Duc d’Orléans et un quatrième sera mis sur pied en 1839.

Les “bat d’Af” dans les années 50

En 1831 une loi autorise à engager des cavaliers qui ont servi le Dey. C’est sous la bannière du général Yusuf (de son vrai nom Joseph Vantini) que les premiers volontaires s’engagent. Le 2 juillet 1845 trois régiments de Spahis sont créés. Sous la IIIème république est créé le 4ème Spahis, le 1er octobre 1886, et en 1912 verront le jour les Spahis Marocains.

La Légion Etrangère naît en 1831. Dès sa formation, elle prend une part active à la conquête de l’Algérie et s’installe à Sidi bel-Abbés, garnison principale à partir de 1843.
L’origine des tirailleurs (“Turcos”) remonte à divers corps irréguliers turcs et arabes formés par les Français dès 1833. Ce n’est qu’en 1841 que furent constitués les trois premiers bataillons de tirailleurs et le 10 octobre 1855 un décret impérial ordonna la création définitive de trois régiments de tirailleurs, un par province (Alger, Oran, Constantine). A partir de 1882 est créé le 1er régiment de Tirailleurs Tunisien (RTT) et en 1912 c’est la création des RTM (Marocains).

Légion étrangère et tirailleur

En 1833, le général Avizard prend l’initiative de créer les Bureaux Arabes : ces soldats seront au contact de la population indigène afin de la conseiller en matière agronome, d’hygiène, de santé… Ils seront fermés sous la IIIème République par Jules Ferry. Ils renaîtront au Maroc avec Lyautey sous l’appellation Affaires indigènes.
Plus tard c’est le 3ème Escadron du Train qui est créé en 1864, le 12ème Bataillon de Génie en 1876, sans oublier l’Artillerie qui sera constituée en groupes d’artillerie d’Afrique en 1910; en 1924 les groupes stationnés au Maroc forment des régiments d’artillerie d’Afrique (RAA).

Les compagnies Sahariennes, ou Méharistes, qui ont pour mission de surveiller les frontières sud de l’AFN sont nées à la fin du XIXème siècle sur une idée du général Laperrine.
Enfin les Goumiers sont des auxiliaires Marocains, attachées à l’armée Française à partir de 1909.”

Gérard Crespo

A suivre la semaine prochaine …

Méharistes

Goumier

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