Suite à notre déplacement à Perpignan lors du 43ème Congrès National du Cercle Algérianiste, l’association MNT a eu l’occasion de rencontrer des auteurs et vous fait partager quelques conseils de lecture…
– William Carrulla auteur de La ménagère rouge nous présente son ouvrage :
« Suite au décès de ma mère, âgée de 92 ans, le 20 septembre 2018, j’ai éprouvé le désir impérieux de coucher sur le papier l’histoire familiale car mes deux frères et moi nous sommes retrouvés orphelins et sans véritable souvenir, notre enfance ne nous ayant jamais été racontée par des parents qui avaient tiré un trait sur leur passé, qu’ils considéraient à tort ou à raison, peu digne d’intérêt. Comme une source qui se fraie à nouveau un chemin à travers des éboulis, j’ai confié notre histoire à des feuilles blanches. Chemins difficiles pour retrouver les mémoires des uns et des autres, sentiers abrupts des histoires personnelles, entremêlées aux évènements douloureux des jours enfuis…
Ce roman autobiographique permet de remonter le temps depuis le départ de mes ancêtres d’Andalousie en 1887, parents d’Antoinette, notre mère. Partis vers l’Algérie, territoire en cours de colonisation par la France et plus précisément vers l’Oranie, émigrés volontaires contraints par les nouvelles lois de remembrement agraire, la misère, les maladies et la déstructuration des terres possédées par les paysans espagnols de la fin du XIXe siècle.
Sans eux ni leurs parents, nés dans un petit village, du nom de Cástaras, sur le versant sud de la Sierra Nevada, en Andalousie, dernière terre reconquise aux Arabes par la reprise de Grenade en 1492, il n’y aurait eu ni racines espagnoles, ni d’histoire algérienne ou de guerre d’Algérie à raconter dans ma famille.
Des exils d’Espagne aux arrivées en Algérie, à Oran, des événements douloureux ayant marqué la vie de ce territoire français comme le bombardement de Mers el Kébir, le tremblement de terre de Orléansville ou bien les appelés de 14/18, le discours de de Gaulle à Mostaganem, l’exode de 1962 et enfin, la vie de tous les jours dans la Maison Riccio ou les vacances à Oran, toutes les existences se mélangent à la Grande Histoire, jusqu’au jour de la « Toussaint Rouge » qui marque le commencement de la guerre d’indépendance et qui va précipiter l’exode quasi total des populations européennes en 1962.
J’ai seulement écrit, me servant de mes souvenirs et de ceux de mes frères, avec bienveillance, car les nombreuses années qui me séparent de ces situations et événements douloureux et sanglants ont atténué la colère et le ressentiment qui ont marqué à jamais, mon cœur d’enfant, lors de notre arrivée sur le sol de la métropole ».
Ouvrage disponible en commandant par mail auprès de l’auteur : carrulla.william@orange.fr
– José Picon auteur de Loin de ma terre natale :
José Picon est né en 1937 à Sidi-Bel-Abbès (Oran). Fils et petit-fils de maçon, il a suivi des études au collège Moderne de cette ville jusqu’en classe de première, puis a commencé à travailler pour aider ses parents à subvenir aux besoins de la famille. Le 22 avril 1961, date du Putsch des généraux, il se marie avec une oranaise, Francine Javaloyes. Exilé à Alger pour son travail, il va rejoindre la métropole fin septembre 1962, en ayant espéré jusqu’au bout pouvoir rester sur son sol natal.
Avec son récit autobiographique Loin de ma terre natale, il raconte des moments forts de son parcours, les deux dernières années en Algérie avant l’exil, et la difficile arrivée en métropole. Il est le seul pied-noir à avoir vécu, physiquement, quatre épreuves marquantes de la vie de l’Algérie Française :
– le 22 avril 1961 : Putsch des généraux
– le 26 mars 1962 : Tuerie de la rue d’Isly
– le 5 juillet 1962 : Massacre à Oran
– le 15 juillet 1962 : Affrontement des premières troupes de Boumédienne et Ben Khedda à Alger
Ouvrage disponible en commandant par mail auprès de l’auteur : joseph.picon@sfr.fr
Merci pour ces conseils de lecture dont les sujets reviennent sur l’importance du devoir de mémoire.