Retour sur Perpignan : un week-end riche de rencontres, d’échanges, de récits de vie, et d’émotion !

Ce dernier week-end de septembre, notre association MNT était présente au Forum du livre du congrès du Cercle algérianiste, sous la conduite de notre président Louis, petit fils de Jean-Pierre Hollender, qui prend dignement la relève suite au décès de son grand-père en début d’année.

Comme à chaque fois, ce Forum du livre permet aux écrivains rapatriés d’Afrique du nord, d’exposer leurs ouvrages et ainsi de proposer une production littéraire riche d’histoires familiales, servant parfois de prétexte à des récits romancés, mais encore des études historiques, parfois politiques et polémiques… Une source d’inspiration pour les écrivains amateurs comme plus aguerris qui semble ne jamais pouvoir se tarir.

Plus de 60 ans après l’indépendance et la fin de l’Algérie française, certes, les générations passent, les plus anciens sont encore présents mais beaucoup ont disparu, alors que d’autres, enfants au moment du rapatriement en Métropole, assurent la relève. C’est bien cette génération qui éprouve aujourd’hui plus qu’avant le besoin de raconter son histoire, bien souvent encore vécue comme un traumatisme latent, celui transmis consciemment ou inconsciemment par leurs parents. Enfants en exil, ils ont grandi protégé par leur famille, avec l’oubli du passé qui s’imposait dans une société française le plus souvent incapable de comprendre leurs maux. Mais aujourd’hui, ces septuagénaires ressentent plus que jamais le besoin de raconter, de partager voire de se rendre sur place avec leurs propres enfants ou petit-enfants, pour retrouver une histoire personnelle, faite de souvenirs d’enfance, parfois occultée pendant des années. « J’ai retrouvé mon village d’enfance, je me suis sentie à la maison », « ce sont mes enfants qui m’ont fait la surprise de ce voyage », raconte cette femme avec laquelle nous avons échangé… Bien évidemment, les plaies sont encore vives, et le besoin de reconnaissance de ce vécu et de cet exil demeure. Chacune de ces histoires personnelles participe du patrimoine mémoriel d’un peuple celui des Français d’Algérie, les « Pieds Noirs » comme les métropolitains les ont renommés. Des histoires aussi diverses que l’étaient les communautés présentes sur cette terre, mais en définitive, celles d’un peuple qui partage cette mémoire de l’exil… alors laissons de côté les polémiques et la repentance, puisqu’il s’agit en priorité de transmettre… L’histoire des « Pieds Noirs » est subjective, singulière et inspirante et sans aucun doute à respecter et à transmettre.

Non à la nostalgie oui à l’héritage !