Ces migrants qui ont fait l’Algérie : les Tourette

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Notre troisième extrait du livre de Jean-Pierre Hollender, « Ces migrants qui ont fait l’Algérie française« , raconte l’histoire de l’arrivée de Provençaux, à travers la nouvelle « Les Tourette« .
Toute ressemblance avec des personnages ayant existé est fortuite !!

« C’était une très vieille famille provençale installée à Salon-de-Provence. Les premiers de cette famille qui s’écrivait soit avec un r et deux t, soit avec deux tt et un r, avaient été au début fabricants de santons. Le premier dont on parlera se prénommait Balthazar. C’était prémonitoire car il faut savoir que ces rois mages venaient de l’Orient pour adorer l’enfant Jésus. Celui qui va nous intéresser avait commencé par faire commerce de santons qu’on vendait facilement aux touristes marseillais, voire même lyonnais qui venaient voir la mer qu’ils ne trouvaient pas à Salon, car il n’y avait que le Rhône, ce fameux fleuve qui fut pendant des années une grande voie de trafic fluvial avec des bacs qui arrivaient de Lyon et d’Avignon.

Ce Tourrette était le fils d’un petit commerçant que l’on appelait l’épicier, ce qui donna l’idée à notre jeune homme de parcourir les mers (enfin la Méditerranée) pour mieux en connaitre toutes les ressources, il avait l’esprit commerçant. Au cours d’un voyage en balancelle avec un ami d’enfance (Jésus Conche), il aboutit un jour à Gozo, petite île maltaise à quelques lieux maritimes de la grande île. Là, il fit la connaissance d’un dénommé Xuereb qui évoqua le marché des épices. Cette conversation n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd, notre ami Balthazar, un garçon dynamique et plein d’idées, se mit à réfléchir sur le problème des épices. C’est alors qu’il comprit qu’il y avait épicier et épicier. Il ne tenait pas à être un marchand de javel ou de produits ménagers et réfléchit à la vraie question, celle des épices. En effet, on trouvait avec beaucoup de difficultés et souvent fort chers toute une série d’épices : safran, cumin, piments rouges, poivre noir, felfels (poivrons piquants) et un dernier produit découvert sur l’île, l’harissa qui venait de Tunisie. Il arriva à convaincre son père qu’il était nécessaire de s’emparer de ce marché qui déboucherait sur un commerce très fructueux. Il avait appris avec son collègue maltais que la ville de Tunis était la plaque tournante de ce marché. Le voyage de notre ami se situait aux alentours de 1825-26. De retour à Salon, son père lui donna son accord pour se lancer dans cette aventure africaine. …/… »

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